Les infos du 10 juin au matin

Bonjour tout le monde,

Je remercie toutes celles et ceux qui m'ont donné leur avis hier. Les réponses sont unanimes : on va donc regarder ensemble le rôle des députés, pour qui on vote dimanche. Mais d’abord l’actu.

L’info

Inflation. On continue dans les prévisions de mauvaise augure. La Banque centrale européenne s’attend à une inflation de 6,8 % en 2022, puis de 3,5 % en 2023 (ça reste élevé). Pour y faire face, elle a décidé hier de stopper ses mesures de soutien monétaire, en mettant fin à des années de rachats d’actifs. Et elle relèvera en juillet ses taux directeurs, afin que les banques accordent moins de prêts aux ménages et aux entreprises. Une première depuis plus de dix ans.

Stade de France. Le préfet de police de Paris Didier Lallement a reconnu hier au Sénat que la finale de la Ligue des champions du 28 mai était “un échec” : “Je suis le seul décisionnaire et le seul responsable en matière de sécurité publique à Paris et en petite couronne. Et ce qu’il s’est passé ce soir-là est à l’évidence un échec.” On aussi appris hier que les images de vidéosurveillance du Stade de France ont été “automatiquement détruites” au bout de sept jours, faute de réquisition de la justice.

International

🇺🇦 Guerre en Ukraine. En raison des cadavres et des déchets restés à l’air libre à Marioupol, désormais contrôlée par les Russes, la ville est menacée par une épidémie de choléra, une maladie mortelle qui se transmet par l’ingestion d'eau ou d'aliments contaminés par les selles d'une personne infectée.

🇨🇳 Chine. Shanghai a annoncé hier qu’elle allait confiner samedi matin le district de Minhang, dans le sud-ouest de la mégalopole chinoise, afin de faire passer un test PCR à ses 2,7 millions d’habitants. Et ce, alors que la ville a levé ses restrictions anti-covid il y a 10 jours seulement, après deux mois d’un des confinements les plus drastiques au monde.

🇧🇷 Brésil. 33,1 millions de Brésiliens souffrent de la faim, selon le Réseau brésilien de recherche sur la souveraineté et la sécurité alimentaires et nutritionnelles. Ils étaient 14 millions en décembre 2020. "Aujourd’hui, 15 % des foyers connaissent la faim, et 30 % des familles sont en insécurité alimentaire. Cela représente 125 millions de Brésiliens qui connaissent un certain degré d’insécurité alimentaire, sur une population totale estimée à 213,3 millions d’habitants", a expliqué Ana Maria Segall, professeure en nutrition de l’université de Campinas.

C’est quoi un député ?

Elections législatives. Nous sommes appelés à voter, ce dimanche et celui d’après, à élire les 577 députés français. Un par circonscription. Ils sont élus pour 5 ans.

Mais un député, ça sert à quoi ?

Tout d’abord, localement, dans sa circonscription, il n’est pas censé servir à quelque chose. Il doit être à l'écoute des citoyens, pour prendre le pouls du pays. Rien d'autre. Son véritable boulot, c'est à Paris, au Palais-Bourbon, siège de l’Assemblée nationale ! Bon, ça, c’est en théorie. En pratique, on sait bien qu’ils essaient d’aider les citoyens en activant leur réseau ou de mettre au cœur du débat les difficultés de leur territoire.

Ecrire et voter la loi. C’est son rôle le plus symbolique. Les députés peuvent eux-mêmes proposer des textes de loi. Ils doivent surtout examiner les textes déposés par leurs collègues ou par le gouvernement. Ils peuvent ainsi modifier à volonté un texte, supprimer ou ajouter des mesures, changer les mots qui ne leur plaisent pas, etc. Ils le font en deux temps. D’abord en commission (les 577 députés sont répartis dans des commissions thématiques : finances, éducation, économie, social, etc., afin qu’ils se spécialisent). Un travail qui occupe une grande partie de leur temps. Ensuite en séance publique, où tous les députés peuvent être présents, et où le texte est finalement voté, ou non. S’il est voté, le texte file au Sénat, pour un nouvel examen du même acabit. C’est la navette parlementaire.

Le contrôle de l’activité du gouvernement. C’est l’autre mission importante des députés : une fois par semaine, les députés interrogent l'exécutif dans l'hémicycle. C'est ce qu'on appelle la séance des questions au gouvernement (QAG).

Ils travaillent aussi certains sujets en profondeur, à travers des "missions d'information" ou des "commissions d'enquête", desquelles ressortent en général des rapports intéressants et fouillés (vous pouvez les retrouver ici si vous voulez vous faire une idée).

Majorité. La Nupes et En marche espèrent tous deux remporter ces élections, c’est-à-dire obtenir une majorité à l’Assemblée nationale (avoir plus de la moitié des députés). Ca donne un pouvoir énorme. Déjà car le président de la République est obligé de nommer un membre du parti gagnant comme Premier ministre. Qui lui-même décide ensuite de la composition du gouvernement. Ensuite, parce qu’être majoritaire à l’Assemblée nationale permet d’obtenir de nombreux postes clés, et de faire voter plus facilement les textes souhaités (puisqu’ils ont la majorité).