Les infos du 18 février au matin
Bonjour tout le monde. On y est. Dernière édition pour moi avant de partir en vacances pour deux semaines. On se retrouve au plus vite !
L’info
Mali. Emmanuel Macron a confirmé hier le retrait des 2 400 soldats français de l’opération Barkhane et des 800 soldats de la task force Takuba (qui compte des militaires envoyés par la France et neuf autres pays européens), sous la contrainte de la junte militaire au pouvoir. Ce retrait devrait prendre entre 4 et 6 mois. La France va quitter le Mali sans avoir défait les forces (l'insurrection islamiste) qu’elle était venue combattre il y a 9 ans. 2 500 à 3 000 soldats français resteront déployés dans le reste du Sahel.
Ukraine. Il y a la crise entre l'Ukraine et la Russie, mais il y a aussi la crise dans la région du Donbass (dans l'est de l'Ukraine), avec un conflit entre l’armée ukrainienne et les séparatistes prorusses qui dure depuis 2014. Les deux camps se sont mutuellement accusés hier de bombardements. L'OTAN et les Etats-Unis estiment que la Russie est derrière tout ça, et que Moscou cherche à "mettre en scène" un prétexte justifiant une invasion.
Violences conjugales. Selon une étude publiée avant-hier dans The Lancet, menée entre 2000 et 2018 grâce à des données de l’OMS, plus d’un quart des femmes âgées de 15 à 49 ans dans le monde ont déjà été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime masculin. L’analyse met au jour des disparités régionales, avec une prévalence des violences dans des régions défavorisées du globe. Les occurrences les plus élevées ont été relevées en Océanie (49 %) et en Afrique centrale subsaharienne (44 %). Au contraire, les régions avec les taux les plus bas sont l’Asie centrale (18 %) et l’Europe centrale (16 %).
L'UE veut sa propre constellation de satellites. Bruno Le Maire a annoncé avant-hier que les Etats de l’Union européenne ont trouvé un accord politique pour créer une constellation de satellites autonomes, avec l’objectif de garantir l’accès à Internet des pays européens. La constellation européenne, dont les premiers satellites doivent être opérationnels en 2024, est une condition de la souveraineté de l’Union européenne selon Emmanuel Macron. Face aux constellations privées Starlink d’Elon Musk (et ses 42 000 satellites prévus), Kuiper de Jeff Bezos (3 200 satellites) ou Oneweb porté par le gouvernement britannique (650 satellites), l’enjeu est de se lancer avant que les orbites et fréquences ne soient trop encombrées.
Politique
Conseil constitutionnel. Je commence par une rectification. J’ai commis une erreur dans mon édition d’avant-hier : le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand n’a pas proposé, pour intégrer le Conseil constitutionnel, la magistrate qui a classé la plainte le visant dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne. Véronique Malbec était en réalité la supérieure hiérarchique du procureur ayant pris cette décision. La polémique demeure, certes, mais ce n’est pas tout à fait pareil.
Présidentielle. Le groupe Meta (Facebook, Whatsapp, Instagram) a annoncé hier la création d’un "centre opérationnel virtuel" dans les prochaines semaines pour surveiller la campagne électorale française. Les experts en données, ingénieurs et juristes qui le composeront seront chargés de déceler les éventuelles tentatives d’influence sur les élections françaises, qui pourraient entre autres passer par la publication sur les réseaux sociaux de fausses informations.
Jean Lassalle et Fabien Roussel ont dépassé les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle, et rejoignent ainsi Nathalie Arthaud, Anne Hidalgo, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse.
Pour briller à la machine à café
Capitalisme attentionnel. Usbek & Rica revient sur "la guerre quotidienne, sans uniforme ni territoire, que se livrent les plus grandes entreprises pour capter notre temps de cerveau, ce nouvel or gris". Et on sera beaucoup à se reconnaître dans leur phrase d'ouverture : "Tous les possesseurs de smartphones ont déjà fait cette expérience désagréable : s’oublier soi-même en faisant défiler un fil d’actualité sur un réseau social, que ce soit sur Facebook, Twitter ou Instagram. Ici, le problème ne réside pas tant dans l’existence de ces applications que dans leur usage passif, machinal, quasiment pathologique : je scrolle sans but, par habitude et par flemme". Selon l'auteur de l'article, il existe tout de même des motifs d’espoir. "Nous sommes paradoxalement nombreux à avoir conscience de notre propre aliénation, ce qui permet de la relativiser un peu. La prise de conscience de l’aliénation n’est-elle pas le début de la sortie de l’aliénation ?"
Deepfake. En Corée du Sud aussi, une élection présidentielle aura lieu dans quelques mois. Et la campagne prend un drôle de tournant. Pour rajeunir l’image du candidat sexagénaire et conservateur Yoon Suk-yeol, des militants ont créé “AI Yoon”, son avatar numérique, à partir de plusieurs heures d’images du candidat. Ils peuvent ainsi lui faire dire ce qu’ils veulent, avec un langage un peu plus corrosif et des phrases calibrées pour devenir virales et attirer les jeunes électeurs. C’est a priori la première fois que la technologie deepfake est utilisée dans une campagne électorale. Si dans ce cas, elle est assumée, on n’est pas à l’abri qu’à l’avenir, elle soit utilisée pour faire dire à tel ou tel candidat des choses qu’il ne pense pas.
