Les infos du 22 juin au matin
Bonjour tout le monde, et bon réveil. On part sur une newsletter très sérieuse ce matin …
L’info
Economie. L'invasion de l'Ukraine par la Russie aura des répercussions économiques plus fortes que prévu pour la France, selon la Banque de France. Dans son scénario le plus probable, notre Banque centrale prévoit que le PIB devrait croître de 2,3 % en moyenne en 2022. Ce chiffre est nettement inférieur aux 3,4 % anticipés mi-mars. Le budget 2022 de l'exécutif a même été bâti à l'automne dernier sur une hypothèse de +4 %.
Politique. Hier matin, Elisabeth Borne a remis la démission de son gouvernement à Emmanuel Macron, comme il est de coutume après des élections législatives. Et surprise, le chef de l’Etat a refusé cette démission, alors même qu’on sait qu’au moins trois ministres (celles qui ont perdu lors des législatives) vont devoir quitter le gouvernement. Une manière de gagner un peu de temps, alors qu’il va entrer dans un long tunnel d'obligations internationales, avec le Conseil européen demain, puis les sommets du G7 et de l'Otan la semaine prochaine, suivis de la conférence des Nations unies sur les océans.
Avant ce tunnel, Emmanuel Macron reçoit un à un, entre hier et aujourd’hui, les représentants des partis qui ont obtenu des sièges à l’Assemblée nationale. L’objectif est de trouver des solutions pour éviter un blocage politique total. Il s’est ainsi entretenu hier avec Christian Jacob (LR), Marine Le Pen (RN) et Olivier Faure (PS).
Burkini. Le Conseil d’Etat a confirmé hier la suspension de la décision de la mairie de Grenoble, qui autorisait le burkini dans les piscines municipales de la ville. Les juges estiment que, contrairement à ce qu’affirme la mairie, le texte visait uniquement à “satisfaire une revendication de nature religieuse“, et qu’il porte donc atteinte “au principe de neutralité des services publics”.
International
Russie. Le procès d'un élu municipal de Moscou, qui a critiqué en mars dernier l'offensive en Ukraine lors d'une séance filmée du conseil municipal de la capitale russe, a commencé hier à Moscou. Il est accusé de "diffusion d’informations mensongères", ce qui pourrait lui valoir 10 ans de prison. Depuis le 24 février, des dizaines de personnes ayant critiqué publiquement le conflit ont été poursuivies en Russie. La plupart ont été condamnées à des amendes, mais d’autres risquent de lourdes peines de prison.
Russie - Etats-Unis. Deux vétérans américains, 39 et 27 ans, qui combattaient dans les rangs ukrainiens près de Kharkiv, ont été capturés par les troupes russes. Le porte-parole du Kremlin a évoqué la possibilité de les condamner à mort.
Kaliningrad. On entend beaucoup parlé depuis quelques jours de cette enclave russe peuplée d’un million d’habitants, coincée entre la Lituanie et la Pologne. Et ce pour une bonne raison, ce territoire pourrait être le départ d’un conflit beaucoup plus global.
Kaliningrad n’est relié à la Biélorussie que par un couloir de 65 km, contrôlé par la Lituanie : le “corridor de Suwalki”. Depuis vendredi dernier, la Lituanie a décidé d’appliquer les sanctions européennes à l’encontre du commerce russe, et interdit donc le transit de certains produits à destination de Kaliningrad. Les autorités russes ont prévenu la Lituanie que si le transit n'était pas rétabli en totalité, la Russie agirait pour défendre ses intérêts nationaux. Seulement, la Lituanie, membre de l’Union européenne, est aussi membre de l’Otan. Toute attaque russe obligerait donc les pays de l’Otan (dont la France) à la défendre militairement.
Tunisie. Le président Kaïs Saïed soumettra à un référendum, le 25 juillet, une nouvelle Constitution. Le texte prévoit des pouvoirs concentrés autour du chef de l’Etat, à rebours de l’inspiration parlementaire qui existe depuis 2014. Le projet de texte prévoit aussi une reformulation des rapports entre l’islam et l’Etat, avec la suppression de l’article 1er de la Constitution actuelle, qui dit que “La Tunisie est un Etat libre et souverain, sa religion est l’islam”. L’objectif est de combattre les partis d'inspiration islamiste comme Ennahdha, qui pourrait profiter de cette disposition pour imposer l’Islam comme religion de l’Etat. Un autre article sera placé dans le préambule de la nouvelle Loi fondamentale, et reconnaitra que “l’islam est une constante culturelle fondamentale et intouchable de notre pays”. “Dans la prochaine Constitution de la Tunisie, nous ne parlerons pas d'un État dont la religion est l'islam, mais de l’appartenance de la Tunisie à une Oumma (nation) dont la religion est l'islam. La Oumma et l'État sont deux choses différentes”, a expliqué Kaïs Saïed.