Les infos du 23 décembre au matin
Bonjour tout le monde. Bienvenue dans cette dernière newsletter avant une pause d’une dizaine de jours.
C’est les vacances !
On se retrouve début janvier (j'espère le 2, mais je ne vous promets rien :p).
Bien sûr, avant ça, on part pour l’édition du jour, qui sera assez maigre étant donné le peu d’actu qui accompagne notre fin d’année.
Le fil info
En visite à Washington, son premier déplacement à l’étranger depuis le début de la guerre, Volodymyr Zelensky a été reçu par Joe Biden, qui lui a promis que les Ukrainiens ne seraient “jamais seuls” face à la Russie.
La justice belge a ordonné hier le maintien en détention provisoire de l’eurodéputée grecque Eva Kaili, inculpée dans l’affaire du “Qatargate”, une enquête pour corruption.
Les hommes seront autorisés à participer aux compétitions de natation artistique (appelée natation synchronisée jusqu’en 2017) aux Jeux olympiques de Paris 2024. Ca sera une première.
Benjamin Netanyahu a annoncé avant-hier être en mesure de former le prochain gouvernement d’Israël avec ses partenaires des partis ultraorthodoxes et d’extrême droite. Il s’agira du gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays.
YouTube s’est offert les droits des matchs du dimanche de football américain. La filiale de Google fait son entrée sur le marché des retransmissions sportives, après Amazon ou Apple.
Le gouvernement n'a jamais chiffré l'impact de ses deux réformes de l'assurance-chômage, celle de 2019 et celle qui entrera en vigueur en février 2023. L'Unédic l'a fait pour lui et montre que la modification du calcul de l'allocation a fait baisser l'indemnité de 16 % en moyenne.
Les cadres sont les grands perdants face au choc de l'inflation. Alors que l'inflation dépasse les 6 % en cette fin d'année, le salaire des cadres a augmenté… mais moins que celui des autres. Au troisième trimestre 2022, leur salaire mensuel de base n'a progressé que de 2,7 % sur un an, quand la moyenne a été de 3,7 %.
Point de vue d’ailleurs
France-Afrique. Paap Seen, journaliste et auteur sénégalais, a donné une interview très intéressante au Monde sur les relations entre la France et l'Afrique. Je vous en copie-colle quelques extraits :
A l’école, lorsque j’apprenais à déchiffrer le monde, tout s’est fait en français. J’ai appréhendé ce qui m’entoure dans une langue qui n’est pas celle de mes parents. Les premiers romans que j’ai lus étaient écrits dans cette langue. Mon imaginaire n’a donc pas échappé à la vision du monde que sous-tend la civilisation française.
C’est un combat difficile que d’extirper nos représentations de l’aliénation qu’on a subie. Il nous faut repartir de nos langues. Elles disent le monde avec nos yeux. Il nous faut construire et inventer des récits centrés sur nos visions du monde, nos langues, tout en épousant une dimension humaniste et universaliste.
Je suis, comme ces jeunes, le produit de la défaite historique de l’Afrique face à la France. La colonisation est une blessure profonde dans la conscience africaine. D’autant qu’aujourd’hui encore, l’ancien colonisateur continue de faire preuve d’arrogance à l’égard des Africains. Ce rejet va s’amplifier. Tant que la France persistera à se mêler de nos affaires politiques et économiques et à soutenir nos calamiteux dirigeants, elle sera toujours désignée comme coresponsable des difficultés du continent.
La jeunesse actuelle est en colère, pour des raisons valables, mais il lui manque une réflexion théorique de l’action politique. Lors de mes échanges avec certains d’entre eux, je constate un anti-intellectualisme féroce. Ils ne réfléchissent pas aux fondements de notre monde. Ils ne comprennent pas ce qu’est le capitalisme, le néolibéralisme et s’interrogent peu sur le modèle de société auquel ils aspirent. Pourtant, il est impératif de se demander comment construire un Etat égalitaire, humaniste, féministe et écologique. Je tiens pour responsable les élites africaines.
Peu de choses dépendent de la France. Il lui faut surtout cesser de s’imposer comme le gendarme de l’Afrique. Mais le grand changement radical et fondamental repose avant tout sur les dirigeants africains. Ils doivent sortir de la mauvaise gouvernance, de la patrimonialisation du pouvoir et, enfin, des chemins de dépendance vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale pour construire des Etats viables.